Canicule et costard
Et pourtant, un ministre vient braver l’apocalypse pour le salut du peuple. Un héros de la Nation.
Olivier Dussopt, des fois qu’on n’ait pas remarqué, nous rappelle grâce à la chaîne non moins héroïque Cnews, que nous vivons une canicule. Cet homme, à défaut d’eau, vient abreuver la plèbe, de conseils auxquels le bon sens ne nous avait pas préparés, pauvres simples que nous sommes. Cet homme nous prie donc de bien vouloir nous hydrater, nous mettre à l’ombre, protéger les plus vulnérables, ne pas sortir aux heures les plus chaudes…
Dehors. En costard.
A quel moment ça a merdé, sérieux ?
Quand est-ce que la logique a délaissé la raison ?
Quand est-ce que l’image a supplanté le bon sens ?
A quel moment cet homme, représentant du pouvoir, des bien-pensants, et des décideurs s’est dit qu’il nous était possible de croire ses paroles quand son attitude et son image reflètent le contraire ?
Ça peut être risible. Ça peut sembler anecdotique.
C’est juste grave.
Olivier Dussopt en costume sous 40° qui nous demande de nous protéger de la chaleur, c’est aussi cohérent que :
- le clown flippant qui veut donner un bonbon à un enfant
- Kaa et ses yeux hypnotisants qui nous susurre « Aie confiannnnncccccccccceeee »
- La sorcière- qui-normalement-te-fait-partir-en-courant qui file sa pomme à Blanche-Neige
- Agnès Buzyn qui explique comment le virus va s’arrêter à la frontière
- la mère qui met une claque à son enfant pour lui expliquer qu’il ne faut pas mettre de claque
- (toi aussi , trouve ton exemple)
Bref, quand le langage non-verbal vient contredire le langage verbal, quel est le réel message ?
Quand la forme semble plus importante que le fond ?
Tant que ces « décideurs » montreront de manière ridicule combien ils sont complètement déconnectés du réel et combien ils se mentent à eux-mêmes par l’inadéquation actes/paroles, je ne cesserai de penser qu’ils ne peuvent que mentir aux autres également.
Perso, le jour où un ministre se présente en marcel/tatannes/ bob ricard pour dire qu’il galère aussi de la chaleur tout en rappelant les bonnes pratiques sans condescendance, je le regarderai avec davantage de bienveillance et écouterai les mots qui sortent de sa bouche.
Et entre nous, le clown flippant, il finit toujours par être viré de l’histoire. Kaa ne finit pas très bien. La sorcière non plus. Agnès, elle a rejoint le clown. Et la mère, elle récolte la violence de son enfant à son tour.
Allez, m’en vais dire à un sdf de se mettre à l’ombre, comme recommandé par Olivier et ses amis.
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