Paris Gare de Lyon
Je devais rentrer de Paris ce matin à l’origine.
Et le silence de l’ami chez qui je devais dormir m’a poussée
à changer mon train et rentrer le soir-même, m’empêchant de participer au cocktail
dînatoire qui aurait pu m’aider à nouer de nouveaux contacts professionnels.
Je me doutais qu’il y avait une bonne raison pour que les plans changent.
Une rencontre, qui n’aurait pas eu lieu si je m’étais entêtée à chercher un hébergement
sur Paris (avec tout ce que ça comporte de perte financière ou de désagrément
pour les copains qui devraient s’adapter à mes contraintes) est venue me le
confirmer.
En montant dans le train pour hier, je pensais déjà au contenu
que je pourrais créer suite à cette journée riche qui s’annonçait.
J’imaginais un post plein de photos, de personnes tagguées, de phrases chocs.
Bref un truc Linkedinesque.
Et pourtant, en montant dans le train retour, c’est pour
écrire un texte à l’exact opposé de ce que j’avais envisagé quelques heures
auparavant.
Un contenu totalement différent.
Je l’ai écrit, ce texte.
Puis je l’ai effacé.
Trop plein d’émotions.
Il fallait laisser décanter.
Hier dans la journée, j’ai eu un déjeuner de travail, tourné
une vidéo avec une journaliste, donné une conférence, enregistré une émission
de radio, et rencontré plein de professionnels.
J’ai blablaté, quoi.
Sur le papier, ça claque, ça fait genre.
Je suis repartie prendre le RER, sourire aux lèvres, avec
uniquement en pensées la phrase qu’on est venu m’offrir : « Merci d’avoir
montré la vraie vie »
C’était mon cadeau, ma cerise sur le gâteau.
Aujourd’hui j’étais à ma place.
En +, on m’avait fait un bel autocollant « Aurélie Aulagnon, alchimiste
sociale ».
J’étais contente.
Et c’est quelques minutes avant de
monter dans mon train que la vraie vie s’est montré à moi, brute, dans sa forme
la plus pure, aussi dure que belle.
Bouleversante.
Sous les traits d’une femme qui m’a abordée et qui m’aura permis de comprendre
pourquoi j’étais là aujourd’hui.
En 20 minutes d’échanges, elle m’a rappelé mon chemin, mon engagement.
Qu’il y a dire, et agir.
Qu’il y a être et faire.
Le contenu de notre échange nous appartient, cette dame a
seulement été un ange, un guide placé là quand c’était le bon timing.
Elle a incarné la synthèse des propos que j’avais pu tenir
et entendre de mes pairs au cours de la journée.
Elle venait me montrer : « ok, tu as dit ça, ça et ça. Tu as proposé
ça, ça et ça. Cool, good job. Et maintenant que tu sais ce qu’il faut faire,
regarde la réalité. Et agis »
Tout l’invisible devenu visible.
Elle m’a ouvert les yeux.
On s’est remerciées mutuellement, chaleureusement, avec
cette dame.
Chacune pour une raison différente.
Sans même savoir exactement pourquoi on se remerciait.
On était là.
Au bon moment.
L’une pour l’autre.
L’une avec l’autre.
Je ne la reverrai peut-être jamais.
Mais elle venait de me confier ma feuille de route, 10 min avant de prendre mon train de retour.

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