Si tu veux Vivre, tu dois commencer par mourir

 Il y avait pourtant des signaux.

Mais je ne voulais pas les voir, je ne pouvais pas les voir.
Parce que je ne regardais pas au bon endroit.
Je regardais à l’extérieur.

Pourtant, je commençais déjà à me décomposer de l’intérieur.

J’avais eu des flashs de mort, de destruction, de fin.
Moi qui étais si douée pour « l’après », je n’avais plus aucune vision à court, moyen ou long terme.
Mais je n’avais pas encore la capacité de le voir.

Alors j’y suis allée à pieds joints.

La nuit noire de l’âme.

Ce truc dont pas mal d’auteurs ont pu parler, dans différentes civilisations, à différentes époques, dans toutes les cultures.

La nuit noire l’âme, j’en avais eu un avant-goût il y a quelques années.
C’était simplement pour me préparer à celle-là.
La vraie.
La dépouillante.

(oui, j’invente des mots, sache-le)

Maintenant que j’en suis sortie, je peux en parler.
Et parce qu’en bonne vieille âme, j’ai acquis pas mal de savoirs, et qu’en tant que boulimique de connaissances, je me suis documentée +++.

La nuit noire de l’âme, ou NNA pour les intimes de l’éveil spirituel, c’est ZE élément qui te fait basculer du côté obscur pour qu’enfin, si tu le choisis, tu trouves ta propre lumière.

En gros, on vient t’enlever tout ce que tu penses être lumineux autour de toi pour que tu sois dans le noir le plus total.
Et c’est là, quand t’es dans le noir, que tu as le choix de prendre la pilule bleue ou la pilule rouge (les vrais ont la ref).

On parle de la NNA dans le milieu spirituel.
Parce que c’est justement quand tu vois la lumière.
La tienne.
Alors non, pour les profanes, y’a pas une ampoule qui s’allume un jour.
Ni d’apparition de Jésus ou de Raël.
Y’a que des vraies choses bien réelles.

Une NNA, ça peut toucher n’importe qui.
Quand il est temps que tu percutes.
Quand tu dois te séparer de quelque chose.
Quand tu dois enfin faire le deuil de ton ancien toi.
Je vais te partager mon expérience à moi.

Comme dit plus haut, j’avais eu des signaux.
Mais non, j’ai pris mes œillères et je les ai fermées de + en +.
Et d’un coup, tout lâche.
Le corps d’abord, puis le mental.
Le point de départ importe peu, il est propre à chaque parcours d’éveil.

Mais le processus est le même.
Un évènement.
Une goutte d’eau.
Le truc qui fait que jusque-là, je disais « naaaan, je gère » ou « ça va aller ».
Parce que jusque-là j’étais dans le déni en fait. Je pensais que tout était sous contrôle. Mouahaha…
Pour moi, tout ce que je vivais ne pouvait pas être réel tellement ça me paraissait hors sol.

Et d’un coup, le mur de la réalité en plein dans la tronche.

Je me suis retrouvée du jour au lendemain complètement dépouillée de tout ce qui faisait mon quotidien, sans plus aucune perspective d’avenir. C’est ce que mon mental me faisait croire jusque-là.

J’ai sombré.
Moi qui suis si active, je suis devenue léthargique.
Moi qui suis si bavarde, je suis devenue silencieuse.
Moi qui suis si visible, je suis devenue transparente.
Dans les faits, je me suis retirée de la vie sociale. J’avais peur de tout, de tout le monde.
Je disparaissais puisque c’est ce qu’il m’était demandé.

Je me revois cette nuit-là.
Les yeux ouverts.
Et cette pensée qui me traverse : « en fait, la mort, c’est un truc qui doit être super doux face à ce que je ressens, là. Parce que comme ça, je ne ressentirai plus rien ».
C’est tout, ça n’est pas allée plus loin que ça.
Mais pour la première fois de ma vie, j’ai vu la mort.

Et je l’ai aimée.
Je l’ai apprivoisée.
Et je l’ai accueillie cette mort.
Cette mort de cette ancienne version de moi-même.

Cette nuit a été une renaissance.
Une découverte de moi, de la vraie moi.
Le voile s’est levé.
J’ai ouvert les yeux.

Et l’épuration a pu débuter.

J’ai vu tout ce qui était inutile dans ma vie, ce qui m’encombrait.
Que ce soit des objets, des personnes ou des pensées.
Je m’en suis séparée.

J’ai aussi et surtout vu tout ce qui était là et qui m’était vital.
Que ce soit des objets, des personnes ou des pensées.
Je les ai ancrés en moi.

C’est là toute la beauté de la NNA.

La lumière ne s’est pas allumée cette fameuse nuit.
J’ai été tellement obligée à retourner dans mon intérieur que j’ai vu qu’elle y était déjà.
Alors je l’ai chopée, cette petite flamme.
Et j’ai commencé à avancer. 

Pas à pas.

Comme le nouveau-né, j’ai appris et apprends encore à parler, à marcher, à courir, à me nourrir…

Et plus j’avance, plus cette lumière éclaire loin.
Aujourd’hui, avec le recul, j’ai compris qu’il fallait que je me débarrasse de cette version de moi qui se niait, qui se fondait dans les autres pour ne pas se regarder elle-même.
Cette version d’elle qui ne savait pas quoi faire de ces trucs qu’on appelle des émotions.
Celle qui distribuait son amour à tout le monde sauf à elle-même.
Celle qui cherchait la lumière de partout sans savoir qu’elle était capable de s’éclairer seule.

Grâce à cette nuit noire de l’âme, j’ai appris le deuil, et je me suis rencontrée.
Je me suis réveillée.

Et j'ai percuté que pour vivre en étant complètement soi-même, sans artifices, sans faux-semblants, sans masques, sans peurs, il fallait commencer par mourir.

( petit point psychologique : une NNA n’est PAS une dépression. J’ai évidemment consulté un psychologue quand j’ai réalisé que j’avais eu des idées noires. La dépression vous entraîne vers le bas, la NNA vos pousse à remonter. Si vous avez des pensées suicidaires, avec des idées concrètes de comment en finir, parlez-en autour de vous, ne restez pas seul )







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