Le développement collectif et le développement personnel sont interconnectés
Hier, j'ai donné une conférence dans le cadre professionnel.
Les retours que j'en ai eus me donnent matière à analyse, comme bien souvent, étant donné que c'est comme ça que je fonctionne: j'expérimente, j'analyse, je traduis et je partage.
J'en ai donc fait une première analyse managériale.
Pour les curieux et ceux qui veulent le contexte, c'est ici.
Et je souhaite en faire un retour d'expérience plus axé "développement personnel".
Ben ouais, j'ai bien compris que j'étais là pour décortiquer les liens entre les gens et ce qu'ils nous apprennent sur nous-même.
Bref, j'ai donné une conférence à des professionnels.
Mes propos ont suscité des réactions.
Des réactions "négatives" : déni, colère, justification
Des réactions "positives" : acquiescement, sourires, remerciements.
Peu importe le sujet finalement. Ce qui m'intéresse, c'est la question de la réaction.
S'il y a réaction, c'est qu'il y a ressenti, et donc émotion.
Et pour ceux qui me suivent et ont lu mes textes précédents, vous savez qu'une émotion est ce qui vient nous déranger.
Logique.
On n'a aucune réaction si rien ne nous dérange.
Donc, déjà, mission accomplie, check, je suis venue dé-ranger.
Mais la question suivante est : est-ce que le fait d'être dérangé par ce que l'autre nous renvoie va forcément nous inviter à ranger à nouveau ?
C'est là que se tracent plusieurs routes finalement, selon le degré d'acceptation de la réalité.
Voilà 3 types de réactions que j'ai pu avoir après l'exposé des mêmes propos, des mêmes faits, de la même manière, dans la même salle au même moment.
- la 1ère, c'est celle du déni de réalité. C'est considérer que ce que l'autre nous balance est complètement hors sol, qu'elle n'y connait rien cette brave dame, et puis elle est qui pour me faire la morale d'abord ?
C'est une réaction de colère, de fuite, de refus de remise en question.
La personne a pris les propos pour elle, s'est sentie attaquée, et cherche à se défendre.
Pour le coup, elle ne changera pas sa pratique. Du moins pas tout de suite.
- la 2ème, c'est celle de la justification. C'est être touchée par les paroles de la bonne dame, et chercher une explication à pourquoi on ne fait pas comme on devrait faire, parce que oui, on sait bien qu'elle a raison la bonne dame derrière son micro mais moi je vis ça et c'est difficile !
C'est une réaction émotionnelle d'impuissance, la personne est touchée personnellement, et ça vient raviver un évènement blessant qui n'a pas été réglé.
La personne aura besoin de temps pour infuser les propos, s'apaiser et trouver elle-même des pistes de réflexion pour agir différemment. Plus tard.
(Cette personne a réagi vivement en public puis est venue s'excuser juste après pour sa vive réaction, nous avons eu un bel échange qui a montré toute sa volonté de réfléchir à une nouvelle direction)
- la 3ème, c'est la réaction post-réalisation. C'est percuter la réalité. Simplement. Et comprendre qu'il peut exister un gap entre nos paroles, nos actes, et notre mission.
C'est l'acceptation.
C'est la réaction de la personne prête à changer.
Ce sont les personnes qui sont venues me dire à la fin de la conférence "merci de nous avoir bousculés", "je vais revoir toute ma pratique", "j'ai pris conscience de plein de choses".
Donc si je reprends la question suivante :
est-ce que le fait d'être dérangé par ce que l'autre nous renvoie va forcément nous inviter à ranger à nouveau ?
Je dirais que c'est une question de choix, face à la peur de l'inconnu.
C'est être en capacité ou non de sortir de sa zone de (faux) confort.
C'est le libre arbitre de chacun.
La personne qui choisit le 1er chemin n'est simplement pas prête à ce moment-là, elle n'a pas les armes pour. Un jour peut-être.
D'autres emprunteront le chemin du changement, pour être plus alignés.
Et au final, ils embarqueront, par leurs changements de pratiques, leurs partages, leurs retours d'expérience, ceux qui étaient plus timorés.
C'est là tout le rôle du collectif dans la conduite du changement.
Chacun son rythme.
Ce qui me permet de conclure avec cette histoire de conférence que le développement collectif est aussi important que le développement personnel.
L'un ne peut aller sans l'autre.
Et c'est plutôt cool.
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