Je n'écris pas pour être lue

 Je n'écris pas pour être lue.

Vous allez me dire "ben pourquoi tu publies alors ?"

Bonne question.

J'ai publié 2 livres.

Un officiellement.
Un officieusement.

Le premier est technique, professionnel. Il ne m'implique pas personnellement.
Le second est une plongée en moi. Il est moi.

Vous pouvez acheter le 1er.
Vous ne trouverez pas le 2nd, à moins qu'il ne vous trouve lui-même.

Le point commun entre les deux est qu'ils ont été co-créés. 
Ils n'existeraient pas sans les rencontres qui les ont précédés.

Le 1er a posé le terme d'autrice officiellement sur mon CV.
Le 2nd a inscrit au plus profond de moi cette identité.

J'ai commencé à écrire à l'adolescence, un journal intime.
Dès la fin de l'innocence enfantine, lors de la découverte du monde des adultes, quand les incohérences du monde ont commencé à me toucher.
Ma révolte se faisait par mes mots, dans le silence de mes écrits.
Puis le monde m'a happée.
J'ai de moins en moins écrit.
Ma rébellion s'est tue.
Mes mots aussi.
Je me suis effacée.
Abandonnée.

Ce n'est qu'il y a quelques années, après une rencontre qui m'aura rouverte à moi-même, que les mots me sont revenus par écrit.
J'ai eu de nouveau ce besoin de poser mes pensées.
C'est devenu addictif, compulsif.
Je commençais alors à me retrouver.

C'est lors de la rédaction de ce 2nd ouvrage, qui s'est faite sans que je ne voie rien venir, que j'ai compris que comme le dit Jung, "ce que je suis et ce que j'écris ne forment qu'un". 

Dans ce livre, je posais alors ces mots :

"Ecrire, et c'est sans doute ce qui a conduit au dénigrement de cette facette de moi pendant longtemps, ne me demande aucun effort. Parce que la société valorise l'effort, le dépassement de soi. Ce qui est naturel ne présente aucune valeur, car est sans doute inestimable".

J'écris pour accéder à ma pensée, pour me comprendre.

Ecrire m'a sauvée ces derniers mois.

Il y a quelques jours, j'ai interviewée mon amie Maïté Merlin, chanteuse. Elle m'expliquait que si elle ne faisait pas de concert, elle mourait. C'est exactement ça.
Si je n'écris pas, je meurs.
Si j'écris, c'est que je vis.

Et c'est ce qui conduit à dire que je n'écris pas pour être lue.
J'écris pour vivre.
D'ailleurs, les deux fois où j'ai exprimé cette pensée, mes interlocuteurs, qui étaient dans le milieu littéraire, m'ont répondu exactement la même chose : "ça me touche ce que tu dis".

Aujourd'hui, je me sens poussée à aller plus loin, à développer cette facette de moi.
Toujours pas pour être lue.
Mais pour continuer à vivre.
D'ailleurs, je prends conscience que dans le film que j'ai co-réalisé, "Vivre", j'ai écrit les textes.
Je les ai même déposés officiellement en tant qu'autrice.
J'ai acté la fusion entre mes 2 moi.

La suite, c'est encore par la rencontre que cela se dessine.
Par la co-création.
Par le lien, encore et toujours.

Affaire à suivre ;-)


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