Barbie et les kékens




 Il y a 2 jours, je suis allée voir le film Barbie.

J'y avais déjà emmené mes filles, mais n'étais pas restée.
Les retours qu'elles m'en ont fait et les critiques lues ici et là avaient tout de même attisé ma curiosité.
Donc quand ma mère m'a proposé d'y aller avec elle, j'ai sauté sur l'occasion.
Pour l'anecdote, aller voir un film seule avec ma maman est un évènement rare, le dernier doit dater d'une vingtaine d'années.
A la sortie du cinéma, nous étions dans le même état d'hébètement. Qu'est-ce qu'on vient de voir, là?
Pour être honnête, j'ai cru que je sortais du cinéma après 15 min de film.
Je ne savais pas ce que je foutais là.
Puis la curiosité l'a emportée.
Je suis incapable de vous dire si ce film m'a plu.
Ce qui est sûr, c'est qu'il m'a questionnée.
Après 2 jours de réflexion, j'essaie d'analyser à froid ce que j'ai ressenti.
Et ma conclusion a soulevé une interrogation : le point de vue de la réalisatrice sur les comportements virilistes.
Pense-t-elle que tous les hommes sont vraiment aussi bas de plafond tout le temps que ce qu'elle a représenté ou en a-t-elle simplement exacerbé les caractères sexistes pour provoquer un électrochoc chez les spectateurs et spectatrices?
Parce que je crois en l'évolution des humains et que je suis plutôt du genre à voir le verre à moitié plein, je penchais sur la seconde option, avec un travail métaphorique.
Et puis la réalité et bfmtv m'ont rattrapée ...
Celles et ceux qui ont vu le film comprendront. La scène de la plage.
Ces deux hommes, Mark et Elon, ont créé des empires capitalistes.
Des empires basés sur la mise en relation des hommes et des femmes.
A eux deux, ils ont les ressources financières et logistiques de réduire drastiquement la faim ou la pauvreté à l'échelle mondiale.
Ils ont choisi un combat de bites.
Désolée pour la vulgarité, mais là je vois pas comment qualifier ça autrement.
Finalement, Greta Gerwig était encore bien en deçà.
Poussons le raisonnement plus loin voulez-vous.
Ces messieurs ont un problème privé manifestement. Je ne veux pas en connaître la cause mais s'ils souhaitent régler leur différend en public, c'est que leur image (enfin leur égo) est touchée.
Ils vont donc exposer leur incapacité à réguler et analyser leurs émotions et les actes qui en découlent en mode méga show télévisé.
Evidemment, le lieu sera fastueux, j'imagine assez bien les pom-pom girls, les feux d'artifice, les mises en scène, les lions, les dragons... et les sites de pari en ligne. Ben oui, faudrait quand même pas que les autres hommes n'aient pas la possibilité de montrer qu'ils soutiennent ce genre de comportement. Et faudrait pas perdre une occasion de nourrir le Kapital.
Et vous savez quoi? Des personnes vont regarder. Vont payer. Vont cautionner. Vont applaudir cette mise en lumière de l'exact contraire de la seule solution : se remettre en question.

Parce qu'à force d'être abreuvés de ce genre de matraquage psychologique défaillant à grande échelle, on finit par oublier quelle est la vraie soif.

On oublie que non, les humains, hommes et femmes, ce n'est pas ça.
On oublie qu'en vrai, beaucoup d'hommes et de femmes, par l'analyse de leurs actes et de leurs ressentis, ont déconstruit ces comportements, et tentent tant bien que mal de maintenir le cap dans une société qui ne l'a pas encore fait à l'échelle collective.
Cela viendra. Comme pour l'écologie, pour l'éducation non violente, pour la solidarité entre générations.
Parce que tout part de la base, de l'humain.
Après, cela prendra le temps que cela devra prendre.
Barbie, c'est juste le "Don't look up" du féminisme.
Et quand on voit comme "Dont' look up" a changé les choses... (non)
Il est peut-être temps de réaliser que les choses ne changeront pas d'en haut.

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