15 octobre, sainte-Aurélie
Jusqu'à début décembre 1983, je devais me prénommer Nathalie. C’est Papa qui était chargé du choix de mon prénom. Un beau jour de décembre, la radio annonce la liste des prénoms les plus donnés en 1983. Sur la 1ère marche trône « Aurélie ». Papa se dit alors « Ah Aurélie, c’est beau Aurélie ! Allez, elle va s’appeler Aurélie ». C’est alors que le dernier jour de 1983, une nouvelle Aurélie est venue consolider le leadership du prénom au niveau national. En grandissant, j’ai vite compris ce que c’était de vivre avec le prénom le plus donné lors de son année de naissance. A l’école, je n’étais pas Aurélie, j’étais Aurélie A. Je n’ai jamais été la seule. En seconde, sur 35 élèves, nous étions 7 Aurélie. 1/5 de la classe. J’ai même envisagé de monter un syndicat, autant profiter de la force du nombre pour peser dans les décisions collectives, non mais. Ce n’est pas que je n’ai jamais aimé mon prénom, mais jamais il ne m’avait fait sentir spéciale, ou unique. Ce sentiment s’est adouci le...