Nos utérus, nos (mauvais) choix

 A l’origine était l’équilibre.

La femme et l’homme.
Deux opposés complémentaires.
La femme, le réceptacle, l’intériorité, l’être.
L’homme, le bâtisseur, l’apport extérieur, le faire.
Destinés à procréer, à faire du 1+1 =3.

Et puis ça a merdé.
Pourquoi ?
Parce que c’est le but de la vie : expérimenter, améliorer, tenter, échouer, et peut-être réussir.
Essais-erreurs, cycles.

Dans notre cycle à nous, c’est le patriarcat qui a été tenté.
Coupé de sa source, déconnecté des cycles de la nature et du temps par la sédentarité et la maîtrise illusoire des ressources naturelles pour (sur)vivre, l’homme s’est détaché de son guide naturel qu’est la femme, et a mis son pouvoir d’action non plus au service de sa procréation complémentaire avec elle, mais dans le contrôle de son corps, à l’image de ce qu’il a tenté de faire avec le reste de son environnement.

La femme, surveillée, contrôlée, emprisonnée, n’avait plus que son propre utérus et la maîtrise de ce dernier comme pouvoir face à l’homme.
Alors entre femmes, les savoirs se transmettent, en douce, sous le manteau.
Comment ne pas tomber enceinte, comment faire passer les bébés…
Comment se mouvoir dans la cage qui lui a été imposée.

Et puis, la femme a commencé à s’émanciper.
A vouloir retrouver ses droits, son pouvoir.

Toujours par l’utilisation de son corps.

Contraception, engagement conjugal maîtrisé, enfantement réfléchi et conscient.

En parallèle, certains hommes reprennent peu à peu leur vrai pouvoir, celui de soutenir la femme, de bâtir pour le duo, dans le respect de leurs complémentarités.
Oui, oui, c’est ce que je constate.
Il suffit d’éteindre la télé et de parler aux gens.

Le déséquilibre vacille.

Mais tout équilibre passe par des instabilités avant d’être trouvé : il oscille.
Le patriarcat a enfermé les femmes pendant des années dans la cage de Mère.
De génitrice.
Handmaid’s tale effect.

Et c’est de cette cage que les femmes doivent s’émanciper.
Elle y ont été blessées, atteintes, dénaturées.
Elles en sortent de la même manière.
Avec les comportements inhérents, inadéquats, dysfonctionnels.

Le premier pas est de le reconnaître, et de reconnaître également que les hommes de 2025 ne sont pas ceux qui sont à l’origine de leur emprisonnement.

Le voir permet de constater combien le système social actuel, et notamment judiciaire, entretient un système moribond qui enferme les femmes dans leur maternité et éloigne les hommes de leur paternité.
La mère aura beau être manifestement et objectivement dysfonctionnelle, dangereuse dans les paroles ou les actes, elle bénéficiera d’une présomption de bientraitance, quand l’homme, auréolé de siècles de brutalité sera lui l’objet d’une présomption de maltraitance malgré ses preuves de bonne foi.

Aujourd’hui, après des années de déséquilibre dans un sens, le curseur commence à se déplacer, et dévoile les travers opposés :
- des hommes conscients de ce qui a été infligé aux femmes et qui, par honte, poids ancestral, se font tout petits.
- des femmes retrouvant leur pouvoir d’agir, leur liberté, et qui en font un usage exacerbé, sans avoir conscience de la vengeance implicite dans leur manière d’agir.

Les enfants deviennent alors chantage, monnaie d’échange, porteurs de messages, de blessures, qui ne les concernent pas et qui les atteignent, les marquent à vie.
Il leur appartiendra donc plus tard de s’en extirper à leur tour.

Aidons-les.
Allégeons-les dès à présent.

Il n’est pas question d’oublier, il est question de pardonner.
Et de faire différemment.
En conscience.

De retrouver chacun sa place.

D’entrer dans un nouveau cycle.
Revenir au 1+1 =3.
Et réussir enfin l’expérience.





 


 



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